Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

V.1. Groupe RAE au sec versus groupe RAE en immersion.

Non classé

L’analyse statistique pour les TM6, ne fait ressortir aucune différence entre les deux groupes. Néanmoins, le groupe de RAE au sec possède un pourcentage de progression supérieur au groupe de RAE en immersion (respectivement +28,9% contre –2,9%).

Il n’existe pas de différence significative entre les paramètres mesurés des tests 1 et 2 chez le groupe RAE au sec. Le RAE au sec ne possède pas d’amélioration significative de ces performances surement dû à l’analyse statistique non paramétrique et à la faible taille de l’échantillon (3 sujets). De plus, le peu de références trouvées sur un RAE en immersion n’utilise pas le TM6 (faisant partie des « endurance shuttle walking test : ESWT) comme test d’endurance mais plutôt l’incremental shuttle walking test (ISWT). Cependant, les améliorations lors de tests de marches (ESWT, ISWT) entre deux groupes suivant des modalités de RAE différentes (au sec et en immersion) ne sont pas réellement différentes significativement [101].

Concernant le test isométrique des MS, on constate une différence significative entre les 2 sous-groupes de RAE pour le test de sortie mais pas pour leurs augmentations relatives. Valeurs de 184,2 ± 66,7 contre 130,0 ± 19,5 pour le BND et 136,3 ± 36,8 contre 192,7 ± 58,2 pour le BD, respectivement pour le groupe RAE au sec et en immersion. Le programme de RAE selon les deux modalités, possède donc un impact différent, même si on ne remarque pas une différence significative d’évolution surement due à la taille de l’échantillon (5,1 et 11,2% pour le RAE au sec contre 16,5 et 21,1% pour le groupe RAE en immersion respectivement pour le bras dominant et non dominant).

Sans toutefois oublier le rôle de l’IMC sur les performances de FMV, le RAE en immersion semble posséder un impact plus important au niveau du renforcement musculaire des MS, selon les performances du test isométrique de FMV.

En plus du test isométrique au niveau des MS, les patients ont donc passés des épreuves de FMV sur les MS et MI.

Si l’on s’intéresse aux performances du groupe RAE au sec, on constate que malgré une augmentation générale des performances, aucunes ne sont significativement différentes du test 1 au test 2. Ce qui n’est pas le cas pour le groupe immersion. Les performances sont significativement différentes à plus de 34% d’augmentation (sauf pour le TG). Partant des mêmes valeurs que le groupe de RAE au sec pour le test 1 (sauf pour le QD), le groupe immersion possède des valeurs de FMV du MI et du triceps brachial supérieurs au groupe de RAE au sec. Pourtant, le pourcentage d’augmentation ne révèle pas de différence significative entre ces deux groupes.

Après le période de RAE, le groupe de RAE en immersion possède des valeurs supérieures au groupe de RAE au sec pour les tests de FMV au niveau du MI et du triceps brachial. Bien que l’IMC joue un rôle non négligeable dans les performances de FMV, les exercices en immersion possèdent un impact é sur le renforcement musculaire des patients MRC.

Selon les résultats de l’étude d’Ortega & coll. [51] sur la comparaison de 3 modalités de RAE (force, endurance, force+endurance), les résultats obtenus lors de notre étude ne sont pas si différent (surtout pour le groupe de RAE en immersion). Nos augmentations (de 35 à 48,3%) pour le MI se situent au dessus des augmentations du groupe « endurance » (de 20 à 33%), mais en dessous des augmentations du groupe « force » (de 52,8 à 66,7%) et du groupe combinant un RAE en force et en endurance (de 43,6 à 52,8%).

Même si au niveau des MS, ce ne sont pas réellement les mêmes groupes musculaires travaillés, on retrouve les mêmes conclusions comparées au MI. Cependant, la prise en charge ne se déroule pas selon les mêmes modalités. L’étude d’Ortega s’organise autour de 12 semaines de prise en charge à raison de 3 séances par semaines pour un total de 36 séances de 90 minutes. Les mêmes modalités de prise en charge se retrouvent dans l’étude de Spruit & coll. [49] et l’augmentation au niveau des MI est similaire (de 42 à 57%).

Des résultats significatifs d’augmentations (+23,6% pour le quadriceps et +26,7% pour les ischios jambiers) sont donnés pour une prise en charge de 24 sessions de 90 minutes étalés sur 8 semaines [50].

Si nous élargissons notre analyse au TM6, on observe que le groupe RAE en immersion possède des performances de FMV au niveau des MI supérieures par rapport au groupe de RAE au sec, mais une augmentation relative inférieure aux autres groupes. Ce constat rejoint l’observation de Mador & coll [48], validant que l’entrainement en force augmente la force musculaire du muscle travaillé.

Mais cette augmentation de force ne se traduit pas par une amélioration des performances d’endurance. Renforçant ainsi l’idée que le travail fonctionnel est un aspect important à ne pas négliger, s’il l’on veut que les patients MRC transposent les gains acquis par le RAE dans leur vie quotidienne.

Notre étude s’articule autour de 52 séances de RAE et pourtant les patients de l’étude possèdent des améliorations différentes (plus souvent inférieures que supérieures) à celles retrouvées dans les études [49,57-60]. Les différentes modalités de prise en charge au CRRF de Chantilly (nombre, intensité, temps de travail effectif lors des séances, temps de repos entre les séances) comparée à celle retrouvée dans ces différentes études, est sans doute à l’origine de ces différences. De plus, le séjour de RAE au CRRF de Chantilly est plus court (4 semaines) et plus intense (40 sessions, sans compter les séances supplémentaires de RAE spécifique avec le matériel Thera-Band®). Ce type de prise en charge peut être à l’origine d’une accumulation de fatigue qui est sans doute à l’origine des constats précédents.

Les modalités de prise en charge de l’étude semblent influencer les gains de force sur les différents tests de FMV par rapport aux études précédentes.
On s’est également intéressé à l’impact que possède l’immersion sur la perception de l’effort et la sensation de dyspnée. Les données d’effort et de dyspnée ont été enregistrées en fin de séances de RAE au sec et en immersion. Les patients devaient donc coter leur perception de l’effort et leur sensation de dyspnée ressentis pendant la séance. On remarque que la perception de l’effort et de la dyspnée est moins importante lorsque le RAE est effectué en immersion, bien que les exercices se soient intensifiés, suivant ainsi la progression de chaque patient. On observe une diminution de 15,4% concernant la perception à l’effort ainsi qu’une diminution de 47,5% de la sensation de dyspnée en immersion comparé à ce même RAE au sec.

Cette diminution de la sensation de dyspnée est aussi remarquée après quelques séances de balnéothérapie chez des patients MRC dans d’autres études [37,98].
Dans notre cas, ceci se traduisait sur le terrain par une désaturation moins importante en immersion permettant ainsi la continuité de l’exercice et non l’arrêt de celui-ci. Au sec, les temps de pause étaient plus longs afin de pouvoir tenir tout le long de la séance. La position érigée était souvent difficile à tenir ainsi, la position assise était souvent privilégiée. L’effet de portance de l’eau et la mise en charge corporelle moins importante facilitaient la position debout des patients MRC en immersion. L’effet de détente musculaire fut soulignée plusieurs fois par les patients ayant bénéficié du RAE en immersion [78].

Au sec, les exercices devenaient rapidement dur à tenir en intensité et en durée, ce qui se ressent lors de la cotation (figure 13), mais les sujets n’étaient pas tout le temps motivé à l’idée de venir s’entraîner 45 minutes de plus avant le RAE classique proposé par les kinésithérapeutes. La question de motivation ne se posait pas lors des séances de RAE en immersion. Constat également remarqué par RAE & coll. [100] qui souligne des moments de socialisation et de bonne humeur accentués lors des séances en immersion.

La diminution de la sensation de dyspnée peut sans doute s’expliquer par la mise en charge corporelle et un travail d’équilibration diminué comparé au sec [102]. On peut aussi expliquer une sensation de dyspnée moins importante en immersion par l’augmentation du volume sanguin au niveau des capillaires pulmonaires [82-84] ainsi que la vasodilatation périphérique induite par la chaleur du milieu [71,72,74] ce qui augmente l’apport en oxygène aux muscles squelettiques facilitant donc leur fonctionnement. Cette dernière remarque peut jouer aussi en faveur de la diminution de la perception de l’effort en immersion.

Le décret n° 2008-376 du 17 avril 2008 relatif aux conditions techniques de fonctionnement applicables à l’activité de soins de suite et de réadaptation dans lequel, l’article D. 6124-177-20, stipule que « les espaces de rééducation comportent des équipements d’électrophysiothérapie et une installation de balnéothérapie. ». En ce sens, la balnéothérapie possède une place à part entière dans le système de la rééducation et doit être utilisée par conséquent, comme un acte de soin. Cependant, les responsables de la société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER) émettent, lors du congrès de MPR en 2007, des doutes concernant la réelle place de la balnéothérapie au sein des stratégies de rééducation. « La balnéologie médicale doit […] offrir une structuration lisible et des éléments de preuve validant sa place dans l’organisation des soins de médecine physique et de réadaptation. »

De part l’impact positif accordée à l’immersion, cette étude offre une preuve des bénéfices que possèdent les séances de RAE en immersion aux patients suivant une réhabilitation respiratoire.

Les patients MRC, lors des séances de RAE en immersion, profitent des effets bénéfiques de l’eau pour travailler plus efficacement. Lors de ce RAE en immersion, la perception de l’effort et la sensation de dyspnée sont moins importants, donc moins ressentis par les patients lors de ces séances.

Retour au menu : COMPARAISON DE DEUX MODALITES DE REENTRAINEMENT A L’EFFORT AU SEC ET EN IMMERSION CHEZ DES PATIENTS EN REHABILITATION RESPIRATOIRE